le Kyūdō est l'art martial japonais (budo) du tir à l'arc. Le Kyudô requiert constance et abnégation. Les "dan" n'étant pas utilisés comme points de références, il apparaît parfois décourageant de se trouver dans l'impossibilité de se situer et d'évaluer ses progrès. Cette absence de repères est voulue; elle incite à la libération de l'esprit, elle aide à nous déprendre de nos certitudes et des images que nous créons de nous-mêmes. Elle pousse à rechercher l'harmonie et non l'exploit et permet de créer une ambiance de travail qui favorise le libre épanouissement de chacun. L'enseignant ne juge ni ne critique et, en principe, il parle peu. Il aide à dénouer les nœuds physiques et psychiques qui souvent empêchent d'atteindre l'équilibre intérieur. " L'Art est long et la vie brève " affirme le dicton. Cela est particulièrement vrai pour le Kyudô qu'il faut parfois pratiquer longtemps avant d'en éprouver les bienfaits attendus. De plus, le matériel requis est onéreux. Mais un autre aspect de la situation doit aussi être pris en compte avant tout engagement. L'un des plus vieux livres de l'humanité, le Y-King, l'explique très bien :
" Quelle que soit la diversité que les dispositions et l'éducation font régner entre les hommes, la nature humaine dans son fond est la même chez tous. Et tout homme peut, au cours de sa formation, puiser à la fontaine intarissable de la nature divine qui est l'essence de l'homme. Mais là encore deux dangers menacent : le premier est que l'homme ne pénètre pas au cours de sa formation, jusqu'aux vraies racines de l'humanité, mais demeure pris dans les conventions - une formation pareille est aussi mauvaise que l'absence de formation - le second, que l'on ne s'effondre brusquement en abandonnant la formation de son être " .
Il est donc important que le candidat, avant de s'engager, mesure avec justesse sa patience et sa ténacité.